La présidente du Resthever, Nathalie Deguen, s’est réjouie d’accueillir les participants à cette assemblée générale d’un genre tout nouveau. Cette année, compte tenu des contraintes sanitaires, l’assemblée générale s’est déroulée via une téléconférence.
Même s’il a été très dommage de ne pouvoir se retrouver physiquement, cette téléconférence a réuni une trentaine d’adhérents dont certains qui ne peuvent pas toujours se rendre à Paris pour nos réunions habituelles. La présidente s’est également félicitée que dans le contexte actuel, l’Assemblée générale ait pu se tenir, nombre d’associations ayant renoncé à leur AG en 2021.
Malgré ces circonstances exceptionnelles, le RESTHEVER a été très actif comme en témoignent les rapports transmis aux membres du Conseil d’Administration et aux adhérents. Ils montrent que le plein air et notamment les théâtres de verdure ont une belle carte à jouer.
Les résolutions soumises à l’assemblée ont été adoptées à l’unanimité ; elles portaient sur l’approbation des comptes et le quitus, le renouvellement des membres du conseil d’administration -qui s’enrichit d’un nouveau membre en la personne de Frédéric Toussaint propriétaire du manoir du Catel- et le maintien de la cotisation annuelle à 20 euros.
A noter, l’étude par Marie-Caroline, lors de son séjour au Canada, de plusieurs théâtres de verdure et la création de nouvelles fiches d’inventaire, illustrant l’ampleur et la diversité des réalisations d’Amérique du Nord comme cela sera détaillé plus loin.
A noter également, un article de Nathalie Deguen, paru dans la revue Audiens-Media mettant en évidence la complémentarité entre les scènes de plein air et les scènes conventionnelles et ce, particulièrement dans le contexte actuel.
Enfin pour resserrer les liens entre les membres du réseau et la visibilité de leurs théâtres de verdure, une plaque d’appartenance et d’identification au RESTHEVER est proposée à l’achat aux propriétaires et gestionnaires de sites adhérents.
Plusieurs activités d’animation n’ayant pu avoir lieu, qu’il s’agisse de spectacles programmés à l’initiative de membres du réseau ou de la tournée en Normandie réalisée partiellement, les recettes effectives ont été inférieures à celles escomptées. La situation financière de l’association demeure néanmoins saine grâce au report de l’année précédente.
Les théâtres de verdure du Canada se portent bien. Marie-Caroline en a identifié plusieurs, notamment à Toronto, Montréal, Vancouver et aux chutes du Niagara (Oak Garden Theater).
Présentation du T-siège, fauteuil en carton inédit pour profiter au mieux des spectacles de plein air. Le t-siège peut se monter et démonter en quelques secondes, léger et confortable, il améliore le confort du spectateur.
« Face à la crise actuelle que connait le monde du théâtre, celui-ci doit encore plus se tourner vers les scènes de plein air » (à Saint Marcel, le théâtre de verdure a permis d’accueillir un spectacle qui aurait dû avoir lieu dans une salle fermée)
« De nouveaux liens sont à tisser avec les compagnies » (exemple de la réouverture du festival d’Avignon ; le plein air suppose un engagement particulier des artistes mais beaucoup y sont prêts !)
« La vocation théâtrale des jardins doit être réaffirmée » (plusieurs membres font état de projets pour la saison prochaine, à adapter bien sûr en fonction des règles sanitaires)
Parmi les sujets à suivre par le Réseau ont été mentionnés en particulier les partenariats possibles avec les établissements scolaires ainsi qu’un projet de plateforme pour rapprocher l’offre et la demande de spectacles hors des scènes conventionnelles.
Nous vous souhaitons tout particulièrement cette année des moments de joie et de paix, en cette fin d’une année difficile.
Plus que jamais, l’activité associative, les jardins et les théâtres de verdure sont des liens précieux qui contribuent à nous faire aller de l’avant !
Le Réseau Européen des Théâtres de Verdure (Resthever) a été créé en 2010. Il est dédié à la sauvegarde, à la promotion et à l’animation des théâtres de verdure, lieux uniques, mêlant art de la scène et du paysage. Le Resthever vise à mettre en relation tous ceux que les théâtres de verdure intéressent, amateurs de jardins, de spectacles dans la nature, artistes.
C’est dans ce cadre que le Resthever a proposé à ses adhérents et à ceux de l’Association des Parcs et Jardins de l’Oise, la visite de trois théâtres de verdure situés dans ce département situé au nord de Paris
C’est le Potager des Princes que notre groupe de 20 personnes, réuni par les présidentes des deux associations , Nathalie Deguen pour le Resthever et Corine Pinet pour l’APJO, a découvert en premier ce matin du 4 octobre 2020.
Yves Bienaimé, propriétaire des lieux et amoureux passionné de son jardin a conduit cette belle visite. Situé à Chantilly, à 60 kms au nord de Paris, à l’écart du Château et de ses célèbres écuries, le Potager des Princes a été acquis et créé par l’actuel propriétaire (fondateur en 1982 du musée du cheval de Chantilly) sur une ancienne partie du parc du Château. Ce parc de trois hectares était au 17èmesiècle la Faisanderie du Grand Condé qui fit appel aux jardiniers de Louis XIV : Le Nôtre en dessina les terrasses et La Quintinie créa le potager.
La Faisanderie devient un Pavillon romain en 1773, puis est vendue comme Bien national à la Révolution. Le parc est ensuite transformé en jardin romantique au 19ème siècle, plusieurs pièces d’eau y sont créées. Au 20ème siècle le parc tombe progressivement dans l’oubli. Il est abandonné jusqu’à ce qu’un projet de construction de cinquante-huit maisons mobilise les habitants et suscite le rachat par Y. Bienaimé en 2000 qui en dirige la réhabilitation dans l’esprit des 17ème et 18ème siècles.
Aujourd’hui, c’est un « Jardin remarquable » qui a retrouvé tout son lustre. Comme aux 17ème et 18ème siècles, on y trouve terrasses, jet d’eau, cascades, bosquets recouverts de treillages, topiaires, potager…. Un parc animalier est venu compléter l’ensemble pour la plus grande joie des familles. La pédagogie est présente partout, avec de nombreux panneaux d’information ludiques et poétiques.
Le point d’orgue de la visite fut le théâtre de verdure et son extraordinaire fond de scène : une splendide pièce d’eau qui donne à chaque spectacle une dimension onirique. C’est pour nombre de comédiens, et sans doute de spectateurs, un des plus séduisants théâtres romantiques. Notre groupe de visiteurs charmés ne le démentira pas !
La découverte du théâtre de verdure de l’ancienne Commanderie de Neuilly- sous- Clermont fut notre seconde étape de la journée. Très aimablement accueillis par les propriétaires, Philippe et Antoinette Romain, nous avons remonté le temps, la Commanderie ayant été fondée par les Templiers durant la deuxième moitié du 12ème siècle.
Ruinée par les guerres, reconstruite aux 14ème et 15ème siècles, vendue comme Bien national pendant la Révolution, la Commanderie conserve aujourd’hui un bâtiment doté d’une belle façade Renaissance et une chapelle gothique.
Le jardin a été créé en 1962 par la tante des actuels propriétaires dans un esprit classique et présente de beaux topiaires d’ifs, de buis et de charmes – labyrinthe, chambre de verdure…-et tilleuls taillés.
Au détour de l’allée, voilà le ravissant petit théâtre de verdure : loge impériale, fosse, scène, coulisses, pendillons, tout y est, y compris l’acoustique, magnifiquement testée par un membre du groupe, qui, l’espace d’un instant, a fait résonner le lieu aux accents d’une fable de Jean de la Fontaine…. Le labyrinthe, tout en charmilles parfaitement taillées, eut également un beau succès.
Que de surprises dans ce beau jardin ! Nous y avons pris un déjeuner tiré du sac sous un auvent formé de voûtes gothiques avant de prendre congé.
La troisième et dernière étape de notre visite nous a conduits en forêt de Compiègne, près du bourg de Vieux-Moulin,
au Prieuré de Saint-Pierre en Chastres. Perché à 130m au sommet du Mont Saint Pierre, le Prieuré est aujourd’hui un superbe écrin pour les concerts organisés par le Festival des Forêts.
Il fut construit au IXème siècle par des moines Bénédictins. Sur décision de Philippe Le Bel, les moines Célestins s’y installent en 1308 et y prospèrent jusqu’à la suppression de leur ordre au 18ème siècle. Le Prieuré est alors abandonné et se transforme en carrière de pierres.
Devenu propriété au 20ème siècle de l’Office National des Forêts, il est acquis en 2019 par l’Agglomération de la Région de Compiègne. Plusieurs études paysagères sont réalisées et un projet voit le jour : créer sur le site de l’église de l’ancien Prieuré un théâtre de verdure. La conception de celui-ci est confiée au Festival des Forêts, un important festival de musique classique. Les ruines du Prieuré sont « remises à neuf » et le Festival des Forêts peut y organiser dès 2018 des concerts dans un cadre exceptionnel, en attendant l’aménagement complet. Un théâtre sylvestre est né !
L’ouvrage THEATRES DE VERDURE est disponible à un prix très intéressant (30 euros et même 20 euros pièce pour un achat de 5 exemplaires au moins) . Contactez le Réseau pour toute commande.